Visibilité des Outre-mer dans l’audiovisuel public :
Les propositions de notre groupe de travail inter-parlementaire
La représentation des territoires et habitants ultramarins doit trouver sa juste place au sein de l’audiovisuel public, quel que soit l’avenir de la chaîne publique des Outre-mer France Ô.
Missionné le 5 octobre 2018 par Franck RIESTER, Ministre de la Culture et Annick GIRARDIN, Ministre des Outre-Mer, notre groupe de travail inter-parlementaire leur a remis le 22 mars dernier son rapport et tient aujourd’hui à rendre publiques ses principales propositions.
Catherine CONCONNE, sénatrice de la Martinique, Raphaël GÉRARD, député de la Charente-Maritime, Lénaick ADAM, député de la Guyane, Ramlati ALI, députée de Mayotte, Justine BENIN, députée de la Guadeloupe, Stéphane CLAIREAUX, député de Saint-Pierre et Miquelon, Maud PETIT, députée du Val-de-Marne, Josette MANIN, députée de Martinique, Laurianne ROSSI, questeure de l’Assemblée nationale et députée des Hauts-de-Seine, Maina SAGE, députée de la Polynésie française et Olivier SERVA, député de la Guadeloupe, formulent ainsi plusieurs recommandations concrètes pour une juste représentation des Outre-mer dans l’audiovisuel public.
Ces parlementaires, ayant conduit de nombreuses auditions depuis l’automne 2018 avec les acteurs de l’audiovisuel public et des Outre-mer, proposent ainsi de :
- Fixer des critères de visibilité déterminés par des quotas quantitatifs en comptabilisant mensuellement au moins 5 % de contenus ultramarins dans les journaux télévisés de France2, France 3 et sur la chaîne France Info ; et au moins 3% de programmes ultramarins sur l’ensemble des grilles des chaînes du groupe France Télévisions entre 6h et 22h30. Radio France, quant à elle, devra respecter mensuellement un quota d’au moins 5 % pour l’information et d’au moins 4 % pour la musique des outre-mer, dont au moins 2 % de nouveaux talents.
- Fixer des quotas qualitatifs avec au moins un quart des contenus ultramarins sur des problématiques de vie quotidienne ou illustrant des thématiques nationales, pouvant concerner n’importe quelle région française ;
- En cas de non-respect de ces objectifs, permettre au Conseil supérieur de l’audiovisuel de prononcer une sanction graduée pouvant aller jusqu’aux sanctions financières.
- Sanctuariser au moins 5 % de l’enveloppe budgétaire des engagements de création de France Télévisions pour la production de programmes ultramarins soit environ 21 millions d’euros sur un total annuel de 420 millions ;
- Préserver les ressources humaines de France Ô et l’expertise qui s’y attache en créant un service Outre-mer au sein de la rédaction de France Télévisions et un poste de conseiller en charge de l’Outre-mer rattaché à la présidence de France Télévisions ;
- Créer un journal quotidien de l’actualité des Outre-mer sur France 3 ;
- Faire des chaînes du réseau La Première des relais de l’audiovisuel extérieur français en permettant des échanges avec les chaînes de France Médias Monde ;
- Intégrer les Outre-Mer à la nouvelle plateforme numérique de France Télévisions en assurant une entrée propre aux Outre-mer et une reprise des programmes dans les autres entrées ;
- Mettre à disposition les locaux de France Ô à Malakoff tant pour les chaînes du réseau La Première que pour l’ensemble des chaînes de France Télévisions.
Enfin, le groupe de travail appelle de ses vœux à la création d’une chaîne dédiée à la découverte et aux documentaires pouvant ainsi soutenir la création documentaire dédiée et produite en Outre-Mer
L’ensemble de ces propositions a pour but de remettre l’Outre-Mer au cœur de la République. Cela passe par une visibilité réelle et accrue de ces territoires français dans notre audiovisuel public, qui ne doit plus se concevoir uniquement à Paris. Il doit aussi permettre d’apporter des réponses aux inquiétudes légitimes des salariés de France Ô.
Contacts :
Thomas Nobert, collaborateur de Raphaël GERARD, 07.86.05.88.89
Alain Mathioudakis, collaborateur de Laurianne ROSSI, 07.85.65.93.79